Coronavirus : Didier Raoult assure être victime d'un complot "médico-politique très haut placé"

Depuis le début de la crise sanitaire, Didier Raoult défraye la chronique. Et pour cause, il s’est placé comme fervent défenseur de l’usage de l’hydroxychloroquine pour traiter les malades du Covid-19. Cette molécule, utilisée depuis plusieurs décennies pour traiter ou prévenir le paludisme est commercialisée par le laboratoire Sanofi sous le nom de Plaquenil. Alors que certains scientifiques considèrent que l’hydroxychloroquine pourrait sauver des vies, les autorités sanitaires n’ont pas approuvé son utilisation dans l’Hexagone. Pourtant, le Dr Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection, n’a cessé de défendre son point de vue, alimentant les débats. Alors que des poursuites ont été engagées contre lui par l’Ordre des médecins, mercredi 18 novembre, le médecin marseillais a été l’invité de l’émission Morandini Live sur CNews.


Star des médias depuis plusieurs mois, le professeur Raoult a connu un succès fulgurant durant cette crise sanitaire qui bouleverse le monde. Prônant l’usage de l’hydroxychloroquine pour soigner les malades du Covid-19, il a fait l’objet de nombreuses accusations de la part de ses confrères. Après de multiples interventions qui ont fait polémique, le microbiologiste de renom doit rendre des comptes. On lui reproche une série d’erreurs qui vont à l’encontre du code de déontologie du métier : violation de la confraternité, diffusion de fausses informations au public, exposition à un risque injustifié, mais aussi charlatanisme. Alors que plusieurs études attestent que l’hydroxychloroquine n’est pas un remède efficace contre le Covid-19 et peut même être dangereuse, le professeur campe sur ses positions. Pour de nombreux médecins, il a enfreint les règles de déontologie médicale et doit répondre de ses actes. Cette procédure fait suite à plusieurs signalements et une plainte adressée par des médecins des Bouches-du-Rhône à l’Ordre des médecins. Ces derniers se sont plaints de la « surmédiatisation » de ses interventions et ont estimé que son point de vue “s’oppose aux données et résultats scientifiques.

Après une procédure disciplinaire engagée par l’Ordre des médecins contre Didier Raoult une semaine auparavant, le professeur a accepté d’échanger avec Jean-Marc Morandini ce mercredi. C’est depuis son bureau de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille qu’il déclare être la cible “d’un complot très très haut placé”. Par ailleurs, l’infectiologue précise que ces poursuites judiciaires ne le surprenaient pas vraiment. “On m’avait prévenu très tôt. On m’a dit ‘tu sais Didier, il va y avoir une plainte au Conseil de l’Ordre des médecins. Il va y avoir une plainte aussi auprès du procureur de la République de Marseille’”, révèle-t-il. Par ailleurs, la procédure intervient après une plainte lancée par la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF). Cette dernière l’a accusé d’avoir vanté, à tort, les mérites de l’hydroxychloroquine. “On a soigné 13 000 personnes donc je prends avec beaucoup d’ironie le fait qu’on me dise que je ne dis jamais la vérité”, annonce-t-il. Pour lui, il s’agit d’un “complot médico-politique”, avance-t-il sans détailler ses propos.

Par ailleurs, le professeur a accusé le gouvernement de ne pas avoir “géré cette maladie comme une maladie, mais comme une affaire purement politique sans se préoccuper du soin”. Puis d’ajouter “dans ce pays, il semble qu’il y’a des gens qui s’octroient la vérité scientifique et qui aiment me la dire à moi, ce qui n’est pas raisonnable”.

Depuis quelque temps, la course au vaccin se poursuit dans le monde et de nouvelles perspectives donnent une lueur d’espoir quant à la fin de l’épidémie. Comme le révèle Le Monde, le géant pharmaceutique américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech présentent un vaccin qui aurait une efficacité évaluée à 90%. “Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d’un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le Covid-19, affirme Albert Bourla, président de Pfizer. Selon le professeur Ugur Sahin, fabricant de vaccins BioNTech, il est possible de retrouver une vie normale à partir de l’hiver 2021. Toutefois, et comme l’explique LCI dans un article paru le 16 novembre dernier, l’essai à grande échelle de la phase 3 reste une étape importante avant de procéder à une demande d’homologation.

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